EURACTIV – Rapporteur

EURACTIV – ESPERANCE ESPERANZA Freelance Press

Rapporteur
Bienvenue dans Rapporteur — votre rendez-vous quotidien avec Bruxelles. Ici Eddy Wax, avec Nicoletta Ionta, depuis la capitale de l’UE.Nous aimons recevoir les commentaires de nos lecteurs : envoyez-nous vos réactions et vos suggestions d’actualités.Aujourd’hui :🇪🇺 Commission : la course pour succéder à Olivier Guersent à la tête de la DG Concurrence se resserre.🇪🇺 Exclu : les capitales de l’UE envisagent d’élargir les pouvoirs de Frontex face à la menace posée par les drones.🌍 Climat : les États membres devraient (enfin) s’accorder sur le plan climat de l’UE pour la COP30, la France étant prête à lever son veto sur l’objectif de -90 % d’émissions.
 Bruxelles en un coup d’œilQui pour diriger la DG COMP ?Dans les rues de Saint-Josse-ten-Noode, l’un des quartiers les plus pauvres de Bruxelles, s’élève la tour Madou, vitrine de verre et d’acier qui abrite la direction générale de la Concurrence de la Commission européenne ou « DG COMP » (pour Directorate-General for Competition), chargée de surveiller les grandes entreprises et de contrôler les milliards d’euros d’aides d’État dans l’UE.Tout en haut du cinquième plus haut immeuble de Belgique, un fauteuil est désormais vide. Après le départ à la retraite du français Olivier Guersent, la liste des candidats à sa succession au poste de directeur général de la Concurrence s’est réduite à quelques noms.La nomination s’annonce délicate : certains redoutent qu’un choix trop offensif en matière de régulation ne ranime les tensions avec le président américain Donald Trump, souvent virulent à l’égard des amendes infligées par Bruxelles aux géants américains du numérique.Le ou la futur·e directeur·trice général·e devra aussi s’entendre avec la commissaire à la Concurrence Teresa Ribera, jugée plus conciliante que sa prédécesseure Margrethe Vestager, et critiquée pour la lenteur des réformes sur les fusions et pour son attention jugée excessive aux dossiers du Moyen-Orient.Parmi les noms qui circulent figurent Anthony Whelan, Céline Gauer, Ditte Juul Jørgensen et Guillaume Loriot (sans lien de parenté avec le comédien allemand). Mais un outsider pourrait encore créer la surprise.La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen a certainement déjà une idée de la personne qu’elle souhaite voir prendre ce poste, autrefois occupé par nul autre que son père, Ernst Albrecht.EXCLUSIF : Les Vingt-Sept envisagent d’élargir les pouvoirs de Frontex pour lutter contre les menaces liées aux dronesSelon des documents internes consultés par Euractiv, les États membres de l’UE envisagent de conférer à l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes (Frontex) de nouveaux pouvoirs pour défendre l’espace aérien de l’Union et repousser les menaces hybrides.Cette réflexion intervient dans un contexte d’inquiétude croissante après plusieurs incursions de drones signalées ces derniers mois dans l’espace aérien européen, y compris au-dessus d’installations militaires et civiles sensibles en Belgique ce week-end.Ce débat reflète la volonté croissante des capitales d’aligner la mission de Frontex en fonction de l’évolution de l’environnement sécuritaire européen, et intervient quelques mois seulement après que l’agence a adopté une chaîne de commandement inspirée de celle de l’alliance militaire de l’OTAN.Une révision du mandat de Frontex est prévue pour l’année prochaine, et les ambassadeurs de l’Union devraient discuter de cette question lors d’une réunion mercredi 5 novembre.Vers un accord sur le climatMardi 4 novembre, les ministres européens de l’Environnement devraient enfin s’accorder sur les ambitions climatiques de l’Union européenne pour 2040.Selon plusieurs sources proches des négociations, la France, qui s’était farouchement opposée à l’objectif de réduction des émissions de 90 % par rapport aux niveaux de 1990 défendu par le commissaire européen au Climat Wopke Hoekstra, est désormais prête à donner son feu vert.La France aurait obtenu des concessions sur l’externalisation des efforts climatiques et sur les soutiens à l’industrie, notamment les nouvelles mesures de protection de l’acier mises en place par Bruxelles. Samedi 1er novembre, Paris aurait également reçu une dernière garantie : un « frein d’urgence » permettant d’ajuster l’objectif global en cas de faibles performances des forêts européennes dans l’absorption du CO2.Wopke Hoekstra s’est dit « confiant » quant à la conclusion d’un accord, tout en reconnaissant que les négociations restaient complexes et pourraient échouer.Un accord sur l’objectif 2040 ouvrirait aussi la voie à l’adoption, bien que tardive, de l’objectif climatique pour 2035 demandé par l’ONU, juste avant la COP30 qui s’ouvrira la semaine prochaine au Brésil.Des eurodéputés demandent un examen juridique de l’accord UE–MercosurUn groupe multipartite de députés européens, mené par les écologistes Majdouline Sbaï et Saskia Bricmont, souhaite demander à la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) d’examiner la conformité de l’accord commercial UE-Mercosur avant sa signature prévue en décembre au Brésil.Les élus soumettront la semaine prochaine une proposition de résolution, qui devrait faire l’objet d’un vote en plénière le 24 novembre, visant à demander l’avis de la plus haute juridiction de l’Union pour savoir si l’accord commercial enfreint les traités européens — une démarche qui pourrait retarder la ratification de l’accord UE-Mercosur de plusieurs années.Cette initiative, soutenue par des élus de divers horizons et par plusieurs États membres réticents, dont la France et l’Irlande, traduit le malaise autour du « rééquilibrage » de l’accord, accusé de restreindre la marge de manœuvre de l’UE pour introduire de nouvelles règles environnementales ou sanitaires.
Envie de sponsoriser cette newsletter? Contactez-nous
 Les CapitalesBERLIN 🇩🇪L’Allemagne a salué prudemment l’annonce par la Chine d’un dégel partiel de son différend avec les Pays-Bas sur les exportations de semi-conducteurs, Pékin ayant levé certaines restrictions visant le groupe Nexperia.Une décision qui rassure les constructeurs automobiles allemands, inquiets pour leurs chaînes d’approvisionnement.À Berlin toutefois, les responsables politiques avertissent qu’il est trop tôt pour parler d’apaisement réel.ROME 🇮🇹Des manifestations rassemblant environ un millier de personnes ont éclaté à Parme ce week-end après la diffusion d’une vidéo montrant des personnes chantant des chants fascistes dans les locaux de Fratelli d’Italia, parti de la Première ministre Giorgia Meloni, ainsi que de sa section jeunesse dans la ville.Le ministre de la Défense Guido Crosetto a estimé que « les responsables devraient être exclus » du parti. Giorgia Meloni, pour sa part, n’a pas encore réagi publiquement.Le parquet a ouvert une enquête.MADRID 🇪🇸Le gouvernement espagnol a lancé une procédure de dissolution de la Fondation Francisco Franco, accusée de glorifier la dictature franquiste et d’humilier ses victimes.La mesure s’inscrit dans la loi de 2022 visant à reconnaître les victimes de la guerre civile et du régime de Franco.La décision finale sur la dissolution reviendra à un tribunal.VARSOVIE 🇵🇱Plus des deux tiers des Polonais estiment que les relations avec l’Ukraine se sont dégradées en 2025, selon un sondage United Surveys pour le Wirtualna Polska.Seuls 8 % jugent qu’elles se sont améliorées. Un constat partagé à la fois par les partisans du gouvernement de Donald Tusk (65 %) et ceux de l’opposition (64 %).PRAGUE 🇨🇿La nouvelle coalition tchèque, menée par le populiste Andrej
Rapporteur
Mardi 12 novembre 2025 
Bienvenue dans Rapporteur, qui fête aujourd’hui ses deux mois d’existence !Je suis Eddy Wax, de retour à Bruxelles après un séjour en Grande-Bretagne, où j’ai trouvé étrangement impossible de penser à l’UE, comme si j’étais piégé dans une version politique européenne de Severance. Nicoletta Ionta, ma collègue, et tous nos rédacteurs sont à mes côtés.À savoir :Parlement : le vote sur la diligence raisonnable des entreprises pourrait marquer la première alliance concrète entre le PPE et les patriotesHongrie : le plus haut magistrat de l’UE s’en prend à Viktor Orbán, avertissant que les fonds de l’Union ne doivent pas enrichir une élite au pouvoirCFP : la brève rébellion des législateurs s’essouffle alors que les concessions de la Commission remettent les négociations sur les 2 000 milliards d’euros sur les railsAu rond-point : à court d’espace, le Parlement cherche un entrepôt pour stocker 15 000 articles pendant les travaux de rénovation.
 BRUXELLES EN UN COUP D’ŒIL
Après un week-end prolongé, la bulle européenne se remet aujourd’hui au travail, alors que l’Europe pourrait bien connaître un tournant décisif pour l’extrême droite.Jeudi, le Parlement européen votera sur un projet de loi controversé visant à supprimer les obligations de diligence raisonnable des entreprises, avec des signes indiquant un accord entre le centre-droit et l’extrême droite. Viktor Orbán et Marine Le Pen, avec leur groupe Patriotes pour l’Europe, ainsi qu’une partie du Parti populaire européen de Manfred Weber, sont impatients d’y être.Malgré tout ce qui a été dit sur le nouveau Parlement populiste de droite, l’alliance ne s’est pas encore concrétisée de manière significative, au-delà de votes symboliques non contraignants sur des questions telles que celle de savoir s’il faut qualifier le président vénézuélien d’extrême gauche Nicolás Maduro de dictateur. Jeudi pourrait changer tout cela.Une majorité de droite à extrême droite, aussi mince soit-elle, pourrait briser le tabou de l’extrême droite et créer un précédent pour tous les autres efforts de réduction des charges qui s’annoncent. Et tandis que le PPE présenterait cela comme un pragmatisme favorable aux entreprises, les Patriotes crieraient sur tous les toits que leur plan visant à éloigner le centre-droit des socialistes a fonctionné à merveille.Les défections des socialistes, peu disposés à soutenir un compromis centriste peu glorieux, ont fait chuter le vote initial du mois dernier. Aujourd’hui, le PPE, qui a depuis fait mine de se tourner vers la gauche, se sent justifié de conclure un pacte alternatif.Les Verts semblent presque résignés. « Je trouve scandaleux que le PPE claque la porte à une solution pro-européenne, refusant pendant des semaines de rencontrer les groupes démocratiques, et s’alliant à la place avec l’extrême droite », a déclaré la négociatrice verte Kira Marie Peter-Hansen.Les derniers amendements peuvent être soumis aujourd’hui. La seule option qui n’est pas envisageable est davantage de stagnation et de chaos. Roberta Metsola subit une pression intense de la part des dirigeants de l’UE pour qu’elle obtienne un vote décisif afin que la croisade du bloc contre la bureaucratie puisse se poursuivre. Elle rencontrera Emmanuel Macron vendredi.Étant donné que le Parlement français a récemment – et pour la première fois – adopté une loi proposée par l’extrême droite, les deux dirigeants auront sans doute beaucoup à se dire.
Deux grenades hongroisesDans des propos inédits, le plus haut magistrat de l’UE a sévèrement critiqué la Hongrie de Viktor Orbán lors d’un événement sur l’État de droit organisé cette semaine à Bruxelles, rapporte mon collègue Magnus Lund Nielsen.Le président de la Cour de justice, Koen Lenaerts, a souligné que les fonds européens devaient être utilisés « de manière à ne pas servir à enrichir une oligarchie entourant un dirigeant ou un parti au pouvoir », une critique claire à l’encontre de Viktor Orbán, que ses détracteurs accusent d’avoir transformé la Hongrie en un État ouvertement corrompu et fondé sur le clientélisme.Orbán semble toutefois avoir repris courage après son récent voyage à la Maison Blanche, affirme Frank Furedi, qui a accompagné le Premier ministre hongrois, dans une tribune libre publiée par Euractiv. Le Premier ministre s’est vanté d’avoir obtenu la promesse d’un « bouclier financier » américain qui protégerait Budapest de tout choc extérieur, y compris, vraisemblablement, ceux provenant de Bruxelles.« Les institutions européennes continueront à faire la leçon à Orbán, et celui-ci continuera à les ignorer », écrit Furedi, qui dirige le groupe de réflexion MCC, soutenu par la Hongrie.
La rébellion qui a échouéVoilà pour le soulèvement. Les négociations sur le budget de 2 000 milliards d’euros de l’UE sont revenues à la case départ, comme le rapporte notre journaliste Jacob Wulf Wold, spécialiste du CFP. Les députés européens ont mis fin lundi à leur rébellion budgétaire après des concessions soigneusement calibrées de la part de la Commission, remettant les négociations sur les rails. Mais ont-ils manqué leur chance d’influencer véritablement le résultat ?Mardi, les pays de l’UE avaient réaffirmé qu’ils pouvaient toujours faire ce qu’ils voulaient avec le budget. Les ambassadeurs se sont montrés favorables à certaines des modifications proposées, notamment de nouvelles garanties pour les régions et un objectif de financement dédié au développement rural, mais rien n’est garanti. L’équilibre des pouvoirs penche clairement en faveur des capitales, et non du Parlement.Quoi qu’il en soit, ces changements sont probablement ceux qui étaient déjà acceptables pour le Conseil, raison pour laquelle la Commission les a proposés en premier lieu. « Assez bon marché », comme l’a dit un diplomate. Une suggestion de la Commission que les pays ne prennent pas en compte : donner un rôle plus important au Parlement. Incroyable !
Le Danemark ne parvient pas à faire échouer la loi sur le salaire minimumLa contestation par le Danemark et la Suède de la loi européenne obligeant les gouvernements à fixer des salaires minimums « adéquats » et à autoriser les négociations collectives a largement échoué mardi devant les tribunaux, dans une décision qui préserve les mesures sociales de la Commission.Si les deux pays nordiques avaient obtenu gain de cause, certains craignaient que cela ne jette une ombre sur l’agenda social de Bruxelles, déjà sous la pression d’un climat politique plus à droite et d’un monde dominé par Trump.La Commission s’est réjouie de cette décision, qui laisse intacte la majeure partie de la directive adoptée en 2022. Des pays comme les Pays-Bas et Chypre devraient désormais la transposer dans leur législation nationale. Encouragée par ce résultat, la vice-présidente exécutive Roxana Mînzatu devrait présenter l’année prochaine une proposition législative visant à promouvoir les « emplois de qualité ».
L’argent parleLes ministres des Finances de la zone euro se réunissent aujourd’hui pour discuter de l’amélioration très légère des perspectives économiques du bloc, de la réglementation bancaire et de l’euro numérique, selon Thomas Møller-Nielsen.Une autre réunion des ministres des Finances, prévue jeudi, abordera la proposition de la Commission d’accorder un « prêt de réparation » de 140 milliards d’euros à l’Ukraine, qui vise à exploiter les actifs souverains russes immobilisés détenus en Belgique pour soutenir Kiev.Malgré les réticences de la Belgique, les diplomates estiment qu’une percée est encore possible avant le Conseil européen de décembre, ce qui éviterait de recourir à des alternatives, telles que la dette commune de l’UE, pour combler le déficit de financement de 65 milliards de dollars de Kiev pour 2026 et 2027.« Je pense que les États membres et les dirigeants sont généralement disposés à répondre aux préoccupations du gouvernement belge », a déclaré un haut diplomate. « Je pense donc que nous y parviendrons. »
La solidarité vacilleBruxelles se prépare à de nouvelles tensions entre les capitales du nord et du sud alors que la Commission dévoile le premier « cycle annuel de gestion des migrations », un test décisif pour le nouveau pacte sur l’asile de l’Union européenne.Le nouveau « fonds de solidarité » de l’UE déterminera le niveau de soutien que chaque capitale devra apporter aux pays soumis à la pression migratoire. La Commission a constaté que la Grèce, Chypre, l’Espagne et l’Italie sont actuellement soumises à cette pression et auront besoin du soutien d’autres pays.Mais cette évaluation risque de rouvrir de vieilles blessures politiques. La Belgique et les Pays-Bas ont insisté pour que le respect du règlement de Dublin soit une condition préalable à l’octroi d’une aide – une exigence difficile à satisfaire pour les États en première ligne – et ont averti que des lacunes systémiques pourraient justifier le refus de contributions.« Bien que ce dossier alimente les tensions entre les États membres, toutes les parties comprennent qu’elles ont tout à gagner d’un pacte qui fonctionne », a déclaré un diplomate européen à Rapporteur. « Nous faisons donc tous très attention à ne pas mettre le feu aux poudres. »
Nouveau blocage pour le projet de loi sur l’égalitéLes espoirs de faire adopter la directive sur l’égalité de traitement semblent s’amenuiser. Dans un document consulté par Nicoletta, le Danemark a déclaré qu’il était « incapable de proposer un nouveau texte de compromis ». La directive obligerait les pays à adopter des lois nationales sur la lutte contre la discrimination, l’égalité d’accès aux droits sociaux, à l’éducation, aux biens et aux services, et la protection des minorités.Selon les Danois, trois pays « ont maintenu des réserves générales », sans préciser lesquels. Rapporteur croit comprendre que la Tchéquie, l’Italie et l’Allemagne, qui ont déjà exprimé leur opposition à la directive, continuent de faire obstruction. Berlin souhaite que les dispositions relatives à l’éducation et à la protection sociale soient exclues.En juillet, la directive a été relancée après que la Commission eut initialement décidé de la supprimer, après 17 ans de blocage.

Comment les lobbyistes ont repris le Berlaymont

Rapporteur
Bienvenue dans l’édition du mardi de Rapporteur. Nous sommes Eddy Wax et Nicoletta Ionta.Envoyez-nous vos informations, documents et idées d’articles à eddy.wax@euractiv.com et nicoletta.ionta@euractiv.comÀ savoir :🟢 Comment les lobbyistes ont repris le Berlaymont🟢 Proposition de prêt à l’Ukraine imminente🟢 La fonction publique du Conseil veut plus d’emploisN.B. : Les articles d’Euractiv en français sont à lire ici.
 BRUXELLES EN UN COUP D’ŒILAppelez cela un changement d’ambiance. Après avoir défendu pendant des années une réglementation plus stricte, la nouvelle campagne de « simplification » de la Commission offre aux lobbyistes des entreprises des victoires dont ils ne pouvaient que rêver auparavant, écrit Elisa Braun.Qu’il s’agisse d’assouplir le RGPD, de faciliter l’autorisation des pesticides ou d’affaiblir les exigences en matière de durabilité, la machine réglementaire de l’UE se dérégule à un rythme tel que même les cabinets de lobbying admettent avoir du mal à suivre, alors qu’ils s’empressent de recruter du personnel.La pression des entreprises s’était intensifiée depuis plus d’un an – de la déclaration d’Anvers à la liste de 68 lois à affaiblir établie par BusinessEurope –, mais la véritable percée s’est produite après les élections européennes de 2024, lorsque la Commission s’est soudainement ouverte.Le retour de Donald Trump a donné un nouvel élan : les avertissements américains concernant des représailles et le soutien de Washington aux efforts du Parlement visant à affaiblir les règles de durabilité ont encore encouragé les plus grands lobbies commerciaux européens.Ce changement n’est pas seulement commercial. Il remodèle la culture et les dynamiques de pouvoir internes à Bruxelles d’une manière que personne n’a encore vraiment cernée. Les fonctionnaires de la Commission, qui ont passé leur vie à tenir les lobbyistes à distance, leur demandent désormais leurs listes de souhaits, tout en se précipitant pour réécrire les règles dans une multitude de secteurs, aidés en cela par une majorité de droite à extrême droite au Parlement, déterminée à déréglementer.Les ONG avertissent que l’UE est en train de détruire son héritage au nom de la « compétitivité », mais leurs préoccupations ne suscitent guère d’intérêt.Découvrez comment ce changement s’est produit dans l’article rédigé par Elisa et ses collègues de notre rédaction ici.Proposition de prêt à l’Ukraine imminenteLes ambassadeurs de l’UE pourraient avoir un premier aperçu mercredi d’une proposition de l’UE visant à mettre en place un « prêt de réparation » pour l’Ukraine en utilisant les avoirs russes immobilisés, ont déclaré deux personnes à Rapporteur. Cette initiative fait suite à la pression exercée lundi par Emmanuel Macron et Friedrich Merz sur Bruxelles pour qu’elle présente une proposition, et après que la chef de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, ait suggéré que les préoccupations belges pourraient être résolues avant le sommet des dirigeants qui débutera le 18 décembre.António Costa a déclaré en privé aux dirigeants qu’ils devaient se préparer à rester à Bruxelles pendant un, deux, voire trois jours, a déclaré un responsable à Magnus Lund Nielsen. Le dernier sommet de cette durée remonte à 2020, lorsque les dirigeants ont discuté des détails du budget pluriannuel actuel de l’Union. Cette fois-ci, la question la plus épineuse sera d’obtenir un nouveau financement pour l’Ukraine avant que les fonds existants ne soient épuisés début 2026.Le Premier ministre belge Bart De Wever, qui est resté silencieux depuis qu’il a écrit à Ursula von der Leyen la semaine dernière, semble de plus en plus isolé. Le ministre néerlandais des Affaires étrangères, David van Weel, a déclaré la semaine dernière qu’il « ne voulait pas soutenir M. De Wever », un coup dur qui pourrait bien affecter profondément le nationaliste flamand, qui rêve de liens plus étroits avec les Pays-Bas et le Luxembourg.La dissolution des Pays-Bas a été « la plus grande catastrophe qui nous soit jamais arrivée », a déclaré M. De Wever au début de l’année, dans des termes qui rappellent étrangement ce que Vladimir Poutine avait dit à propos de l’effondrement de l’Union soviétique en 2005.Le Conseil met en garde le Parlement contre son empriseL’administration du Conseil de l’UE a mis en garde contre un déséquilibre croissant avec le Parlement européen, arguant qu’une décennie de réductions d’effectifs l’a rendu structurellement plus faible que son colégislateur, selon un document consulté par Rapporteur. Cette plainte est frappante, étant donné que le Parlement a procédé cette année à une refonte interne majeure, créant plusieurs nouvelles DG, au motif que le secrétariat du Conseil était bien mieux organisé que ses propres services.Selon le document, le Parlement, qui compte environ 7 000 employés, a ajouté 139 postes depuis 2012, tandis que le Conseil, qui compte environ 3 000 employés, en a perdu 123, alors même que sa charge de travail a augmenté de près de 50 % en raison de l’augmentation du nombre de réunions, des sanctions, des révisions juridiques et des exigences de conformité.Le Conseil affirme que ce « déficit de capacité » compromet l’équilibre institutionnel et le place en position d’infériorité dans les négociations. Afin de rétablir l’équilibre, il demande 200 postes supplémentaires dans le prochain cycle budgétaire de l’UE. Bonne chance !Frictions fonctionnellesAlors que les discussions tripartites reprennent aujourd’hui sur la directive européenne anti-corruption, un diplomate européen a qualifié l’ambiance de « prudemment optimiste », ce qui constitue un changement notable par rapport au mois de juillet, lorsque l’Italie, l’Allemagne et un groupe d’alliés ont fait échouer les efforts visant à faire de l’« abus de fonctions » une infraction pénale à l’échelle de l’UE.Plusieurs mois plus tard, la question reste au cœur de l’impasse. Un document interne du Conseil consulté par Rapporteur en octobre qualifiait l’abus de fonctions d’« importance primordiale » pour parvenir à un compromis final, le Parlement continuant de faire pression pour que certains actes relevant de cette définition soient obligatoirement criminalisés.L’UE accepte de lier les avantages commerciaux aux retoursLes négociateurs du Parlement européen et du Conseil ont conclu lundi soir un accord visant à actualiser le régime des préférences commerciales de l’Union, approuvant un mécanisme visant à réduire les avantages tarifaires accordés aux pays en développement qui ne coopèrent pas en matière de retour des migrants et mettant fin à une impasse de deux ans sur les mesures de sauvegarde concernant le riz.En vertu de cet accord, Bruxelles pourrait suspendre les avantages commerciaux accordés aux gouvernements qui refusent de réadmettre leurs propres ressortissants. Les députés européens ont obtenu une procédure d’évaluation plus longue – comprenant au moins un an de dialogue avec le pays concerné – et un délai de grâce de deux ans avant que la conditionnalité ne s’applique aux États les plus pauvres, rapporte ma collègue Sofia Sánchez Manzanaro.Le paquet a également mis fin à un différend de longue date sur le riz, les tarifs préférentiels devant être rétablis si les importations augmentent de 45 % par rapport à un niveau de référence de 387 000 tonnes. Ce compromis ouvre la voie à la signature du nouveau régime par les ambassadeurs dans les semaines à venir.
Envie de sponsoriser cette newsletter? Contactez-nous
 LES CAPITALESBERLIN 🇩🇪L’Allemagne dévoilera mercredi officiellement son nouveau système de défense antimissile Arrow 3, l’un des investissements les plus importants de Berlin en matière de sécurité depuis l’invasion de l’Ukraine, mais ni Friedrich Merz ni le ministre de la Défense Boris Pistorius ne seront présents, ont déclaré des responsables à Euractiv. Ce système de fabrication israélienne, d’une valeur de 3 milliards d’euros, pilier de la « Zeitenwende » allemande et de l’initiative européenne « Sky Shield », sera présenté à la base aérienne de Holzdorf par le secrétaire d’État Jens Plötner. Björn StritzelPARIS 🇫🇷Après une réunion avec le Premier ministre Sébastien Lecornu, les dirigeants du Parti socialiste ont déclaré que les discussions sur le budget 2026 « allaient dans la bonne direction ». Le projet de loi sur le financement de la sécurité sociale revient aujourd’hui à l’Assemblée nationale après que le Sénat en ait réécrit les dispositions clés, notamment en supprimant la suspension proposée de la réforme des retraites de 2023, une exigence du PS pour éviter un vote de défiance. L’Assemblée doit se prononcer le 9 décembre, le budget de l’État devant être adopté avant le 23 décembre ou faire l’objet d’un projet de loi spécial. Laurent GeslinSTOCKHOLM 🇸🇪La Suède a commandé 94 véhicules blindés Patria 6×6 supplémentaires pour un montant de 1,5 milliard de couronnes suédoises (130 millions d’euros), a annoncé lundi l’Administration du matériel de défense. Cet achat fait suite à la commande de 321 véhicules passée l’année dernière, ce qui porte le nombre total de livraisons à 415 entre 2025 et 2030. La FMV a déclaré qu’une part importante des composants serait produite dans le pays. Cette commande s’inscrit dans le cadre de la coopération multinationale en matière de défense CAVS avec la Finlande, la Lettonie, le Danemark, l’Allemagne, la Norvège et le Royaume-Uni. Charles SzumskiATHÈNES 🇬🇷Les manifestations des agriculteurs se sont intensifiées lundi dans toute la Grèce, avec de nouveaux barrages routiers et des convois de tracteurs, les syndicats ayant accru la pression sur le gouvernement. Les manifestants réclament une aide pour faire face à la flambée des coûts de production, à la faiblesse des prix à la production et au retard dans le versement des indemnités. Plusieurs agriculteurs arrêtés dimanche lors d’affrontements à Larissa ont été libérés dans l’attente de leur témoignage jeudi. Les principales autoroutes près de Malgara, Nikaia et dans tout le nord de la Grèce ont été bloquées, tandis que les syndicats préparent de nouvelles assemblées cette semaine pour coordonner l’action à l’échelle nationale. Charles SzumskiVARSOVIE 🇵🇱L’Allemagne et la Pologne ont tenu lundi à Berlin des consultations intergouvernementales de haut niveau, au cours desquelles Friedrich Merz et Donald Tusk ont publié une déclaration commune qualifiant les deux pays voisins de « partenaires indispensables ». M. Merz a déclaré que l’Allemagne « avait besoin d’une Pologne forte » alors que l’Europe est confrontée au révisionnisme de la Russie, et a défini des priorités en matière de coopération dans le domaine de la défense, de modernisation des infrastructures et de mémoire historique, notamment la création d’un nouveau mémorial dédié aux victimes polonaises de la Seconde Guerre mondiale. Les deux dirigeants se sont engagés à continuer de soutenir l’Ukraine, ont approuvé l’utilisation des avoirs russes gelés et ont appelé à accélérer les progrès vers l’indépendance énergétique de l’Europe vis-à-vis de Moscou. Aleksandra KrzysztoszekDUBLIN 🇮🇪Volodymyr Zelenskyy est arrivé lundi soir à Dublin pour une visite d’une journée visant à approfondir les liens politiques et économiques avec l’Irlande. Le président ukrainien et la première dame, Olena Zelenska, ont été accueillis à l’aéroport par le Taoiseach Micheál Martin avant de tenir des discussions bilatérales et de rencontrer la nouvelle présidente Catherine Connolly. M. Zelensky doit également s’adresser aux deux chambres du Parlement et assister au lancement du Forum économique Irlande-Ukraine. Dublin a déclaré que cette visite soulignait les relations « étroites et chaleureuses » entre les deux pays. Christina ZhaoBRATISLAVA 🇸🇰Le ministère slovaque des Investissements propose d’interdire l’accès aux réseaux sociaux aux enfants de moins de 16 ans. Lundi, il a présenté son projet de création d’un département spécialisé dans la surveillance et de lancement d’un programme de subventions pour les ONG œuvrant dans le domaine de la sécurité en ligne. Le projet de loi devrait faire l’objet d’une consultation interministérielle début 2026. « Nous coordonnerons toutes les activités de l’État dans ce domaine afin qu’elles fonctionnent comme un système de protection unique et complet », a déclaré le ministre de l’Investissement, Samuel Migaľ. Natalia SilenskaSOFIA 🇧🇬Des milliers de personnes se sont rassemblées lundi soir dans la capitale bul
Rapporteur
Bienvenue dans l’édition du mercredi de Rapporteur. Je suis Eddy Wax, avec Nicoletta Ionta.Au cas où vous auriez passé la journée d’hier dans une grotte, laissez-moi vous mettre au courant. Elisa Braun et moi-même avons révélé l’information concernant les perquisitions et l’enquête pénale menées au sein du SEAE et du Collège d’Europe. Nous vous proposons dans l’édition d’aujourd’hui des reportages et des analyses exclusifs sur la signification de ces événements.Envoyez-nous vos informations, documents et idées d’articles à eddy.wax@euractiv.com et nicoletta.ionta@euractiv.comÀ savoir :🟢 Stefano Sannino, haut fonctionnaire de la Commission, visé par une deuxième enquête pour fraude🟢 Stéphane Séjourné nous parle du nouveau plan de l’UE pour les terres rares🟢 L’UE conclut un accord pour mettre fin à son approvisionnement en gaz russe après 57 ans de relations énergétiquesN.B. : Les articles d’Euractiv en français sont à lire ici.
 BRUXELLES EN UN COUP D’ŒILFederica Mogherini. (Sebastian Christoph Gollnow via Getty Images)Qatargate. Huawei-gate. Et maintenant EEAS-gate ? La corruption domine une nouvelle fois l’agenda bruxellois après que la police belge a perquisitionné le service extérieur de l’UE et le Collège d’Europe à Bruges.Deux personnalités de haut rang ont été arrêtées : Federica Mogherini, ancienne chef de la diplomatie européenne, et Stefano Sannino, aujourd’hui directeur général de la Commission qui dirigeait le SEAE lors du mandat précédent.Aujourd’hui, Elisa et moi-même pouvons également révéler que l’Office européen de lutte antifraude (OLAF) enquête sur M. Sannino, soupçonné d’avoir promu ses favoris à des postes de haut niveau en violation des règles internes alors qu’il dirigeait le SEAE, selon deux fonctionnaires européens et d’autres personnes proches de l’enquête. Cette enquête est toutefois administrative et non pénale.L’arrestation de Mogherini a attiré une nouvelle attention sur son mandat au Collège d’Europe, qu’elle a rejoint en 2020 après avoir quitté la scène politique bruxelloise. Comme l’écrit Nicoletta dans un portrait, Mogherini est restée une actrice politique : elle a élargi l’empreinte du Collège, renforcé ses finances et amélioré son image publique de Rabat à Tirana.« Le Collège d’Europe, dans sa forme actuelle, est irrécupérable. Il doit être fermé et reconstruit à partir de zéro », a déclaré Michiel van Hulten, ancien député européen, ancien élève du Collège et, jusqu’à récemment, directeur de Transparency International EU.« Le Collège a besoin d’une réforme en profondeur, d’une refonte complète de la manière dont nous voulons que les futurs dirigeants de l’UE, à tous les niveaux et dans tous les domaines, soient formés et agissent », a-t-il déclaré à Rapporteur.Le groupe de gauche au Parlement recueille des signatures pour la création d’une commission d’enquête sur ces allégations, mais n’a reçu aucun soutien public jusqu’à présent.Avec un sens impeccable du timing, les ambassadeurs de l’UE se réuniront aujourd’hui pour sélectionner le prochain procureur général européen, le poste même qui a été à l’origine des arrestations de mardi. Et comme si cette coïncidence ne suffisait pas, les négociateurs de l’UE ont finalement conclu un accord tard dans la nuit dernière sur une directive anti-corruption longtemps bloquée (détails ci-dessous).Pour en savoir plus sur l’Académie diplomatique européenne, cette institution peu connue au cœur du scandale, lisez l’enquête que j’ai menée avec Elisa. Elle explore la manière dont Josep Borrell, Mogherini et Nacho Sánchez Amor – un député européen espagnol que Borrell décrit comme un « bon ami » – ont travaillé en étroite collaboration à sa création au sein du Parlement, du SEAE et à Bruges.Les procureurs examinent actuellement si cette collaboration a enfreint la loi. Ni Borrell ni Sánchez Amor ne sont soupçonnés.Une dernière remarque, puisque nous avons baptisé cette affaire « EEAS-gate » : Kaja Kallas, qui a pris la tête de la HRVP il y a un an, n’a aucun lien avec la période faisant l’objet de l’enquête, qui se concentre sur 2021-2022.Mais le scandale déstabilise néanmoins profondément l’organisme qu’elle dirige actuellement, à un moment où elle lutte pour s’imposer comme une figure dominante à Bruxelles, et où ses efforts sont contrariés par nulle autre qu’Ursula von der Leyen.Comme toujours avec les scandales de corruption à Bruxelles, presque personne n’en sort renforcé. À l’exception, peut-être, de l’extrême droite. Lisez notre analyse politique plus large sur les raisons pour lesquelles les nouvelles allégations concernant l’UE ne pouvaient pas mieux tomber pour les populistes.Séjourné a-t-il les minéraux ?La Commission européenne dévoilera aujourd’hui une initiative visant à affaiblir l’emprise de la Chine sur l’approvisionnement mondial en matières premières essentielles, les ingrédients qui sous-tendent toutes nos technologies, des batteries aux semi-conducteurs. Le moment est choisi : Emmanuel Macron s’envole aujourd’hui pour la Chine à la recherche de ce qu’il appelle une relation commerciale plus « équilibrée ».À Bruxelles, le commissaire européen français Stéphane Séjourné a présenté à Rapporteur sa vision pour « RESourceEU », un plan inspiré du Japon visant à diversifier l’accès de l’UE aux matières premières, du gallium au lithium en passant par le cobalt. L’objectif est de réduire la dépendance écrasante de l’Europe vis-à-vis de la Chine.« L’idée n’est pas de rompre le dialogue avec les Chinois, mais nous devons accélérer nos projets de diversification à travers le monde », a déclaré le responsable de la stratégie industrielle de l’UE à Elisa et moi-même.Mais ne s’agit-il pas simplement de suivre l’exemple des États-Unis et de faire quelque chose qui ne plaira pas à la Chine ? M. Séjourné a insisté sur le fait qu’il était en train de tracer une troisième voie, « dans le seul intérêt des Européens ».Il a également réfuté l’argument de plus en plus courant selon lequel l’Europe n’est qu’une victime collatérale de la rivalité entre les États-Unis et la Chine. Selon lui, les contrôles à l’exportation imposés par Pékin auraient facilement pu épargner l’UE, mais nous avons été « pris pour cible en raison de ce que nous sommes ».Un accord anticorruption édulcoréAprès des mois d’impasse, le Parlement et le Conseil ont finalement conclu mardi un accord sur la directive anticorruption. Les négociations avaient ralenti en raison de l’Italie, de l’Allemagne et d’un petit groupe d’alliés qui refusaient de classer « l’abus de fonctions » comme un délit à l’échelle de l’UE – un point particulièrement sensible pour Rome après avoir supprimé son propre délit d’abus de pouvoir.Le compromis est considérablement édulcoré. Au lieu d’une définition unique au niveau de l’UE, les gouvernements doivent uniquement criminaliser « certaines violations graves de l’exercice illégal de fonctions publiques », une formule délibérément large qui laisse une grande marge de manœuvre aux capitales. Si l’accord propose des exemples possibles, sa portée réelle dépendra de la manière dont les capitales choisiront de le mettre en œuvre.Les députés européens s’en prennent à l’accord tarifaire entre l’UE et les États-UnisLa commission du commerce du Parlement a critiqué le projet de la Commission visant à réduire les droits de douane sur les produits agricoles et industriels américains. Les députés européens ont déposé 175 amendements au dossier principal et 30 autres sur l’« accord sur le homard », le négociateur en chef socialiste Bernd Lange faisant pression pour accélérer cette section, selon ma collègue Sofía Sánchez Manzanaro.La plupart des groupes ont exigé des garanties plus solides pour les agriculteurs de l’UE. La députée néerlandaise du PPE Jessika van Leeuwen a demandé une clause de suspension liée aux risques pour la santé publique, tandis que l’Irlandaise Nina Carberry a averti que l’expiration de 18 mois proposée par M. Lange effraierait les entreprises et a plaidé pour une durée de 36 mois. Les Verts souhaitent que l’ensemble du paquet soit abandonné.M. Lange a également remis en question les droits de douane américains de 50 % sur les dérivés de l’acier, arguant qu’ils enfreignent l’accord de Turnberry conclu en juillet, même s’il a déclaré que les discussions avec les responsables américains étaient plus constructives cette fois-ci.La Corée n’apprécie pas l’omnibusLe ministre sud-coréen du Commerce, Han-Koo Yeo, a averti que la volonté de Bruxelles de « simplifier » la réglementation ajoutait en pratique de nouvelles complications.Il y a quelques semaines, la majorité de droite au Parlement européen a décidé d’assouplir les règles en matière de reporting durable. Mais si les coûts de mise en conformité sont élevés, en particulier pour les PME, M. Yeo a déclaré que le changement constant des règles de l’UE était tout aussi problématique. « Les entreprises coréennes ont du mal à suivre l’évolution constante de la réglementation », a-t-il déclaré à Magnus Lund Nielsen.L’UE accepte de se passer du gaz russeLes négociateurs de l’UE ont conclu mercredi matin un accord historique visant à supprimer progressivement le gaz russe d’ici septembre 2027, après près de six décennies de relations énergétiques avec Moscou. L’accord interdit le GNL russe à partir de janvier 2027 et le gaz acheminé par gazoduc d’ici la fin de septembre de la même année, les achats au comptant prenant fin dès le printemps 2026, rapporte mon collègue Nikolaus J. Kurmayer.Ce compromis a été rendu possible par l’engagement de la Commission à proposer une interdiction totale du pétrole russe acheminé par pipeline l’année prochaine. Malgré la réduction drastique des livraisons par la Russie après son invasion de l’Ukraine, les États membres de l’UE ont encore dépensé près de 10 milliards d’euros pour le gaz l’année dernière, un héritage dont Bruxelles insiste pour qu’il soit définitivement tourné la page.Des pourparlers de paix ? Personne n’en a informé l’OTANLes ministres des Affaires étrangères de l’OTAN se réunissent mercredi dans un climat de frustration croissante face au plan de paix pour l’Ukraine rédigé par les États-Unis et diffusé sans la contribution des alliés, Washington n’ayant envoyé que le secrétaire d’État adjoint Christopher Landau, rapporte Charles Cohen.Cette réunion fait suite aux discussions qui ont eu lieu à Moscou entre l’envoyé américain Steve Witkoff, Jared Kushner et Vladimir Poutine au sujet d’une proposition révisée qui, selon les Européens, les met sur la touche, malgré les assurances du secrétaire général Mark Rutte selon lesquelles les idées controversées initiales ont été abandonnées. Les ministres feront également pression pour garantir la poursuite des livraisons d’armes américaines dans le cadre du programme PURL.
Retour en haut
Review Your Cart
0
Add Coupon Code
Subtotal